Comment je me suis mis à écrire

Comment est-ce qu’on se met à écrire, au final? En ramassant un stylo ou un clavier et s’en servir pour faire de l’alchimie linguistique. Mais pour moi c’était plus compliqué.

L’accident

Ce qu’il y a de marrant avec les réseaux sociaux, c’est qu’ils nous permettent à TOUS d’être créateurs en ligne, quelles que soient nos intentions à la base. Le fait de nous permettent de partager nos pensées, nos sentiments, de les « publier » à la vue de tous, avec très peu d’effort (et, beaucoup trop souvent, pas ou peu de bon sens) nous a donné la possibilité d’être vus, entendus, lus. Et c’est ça qui m’est arrivé, par accident, grâce à la plateforme de création qu’est devenu Facebook.

Un jour en 2014, une de mes amies, une australienne, se plaignit sur son statut Facebook qu’une fois de plus, quelqu’un de clairement ignare lui avait demandé s’il restait des dodos en Australie. Pour ceux d’entre vous qui seraient allergiques aux livres d’histoire ou de biologie, un bref rappel: le dodo était une espèce de gros oiseau, incapable de voler, une espèce endémique de l’île Maurice dans l’Océan indien. Et pour ceux qui sont allergiques aux atlas, cette île se trouve à 5 646 km de l’Australie, avec rien d’autre entre eux qu’un océan vide. Autant dire qu’un oiseau incapable de voler aurait dû nager sacrément loin pour être présent aux deux endroits.

Cependant, malgré l’absurdité évidente de cette phrase, j’ai décidé de répondre. Mais au lieu de simplement la rejoindre dans sa frustration et sa dérision face à l’ignorance des masses, j’ai choisi d’écrire une blague reprenant l’idée telle quelle. Au début je n’avais pas l’intention d’écrire plus qu’un ou deux paragraphes, mais je me suis vite senti inspiré, et le paragraphe est devenu une grosse page de texte, détaillant bien plus l’histoire que prévu. Les réactions se firent rapides. Plusieurs d’entre eux ont mis des Like dessus, et certains ont même commenté dessus. Mais surtout, certains ont commencé à dire que je ferais bien de me mettre à écrire plus sérieusement!

Au début je me disais que j’avais reçu de tels retours grâce à la chance des débutants. Et l’histoire aurait pu s’arrêter là… si mon cerveau ne m’avait pas de nouveau étonné. En effet, quelques mois plus tard, une autre amie mit sur Facebook une image de la plante dénommée salsepareille, qui figure dans les bandes dessinées des Schtroumpfs comme étant l’aliment principal de ces petits hommes bleus. Il se trouvait qu’elle n’avait jamais appris qu’il s’agissait d’une plante réelle, plutôt qu’une invention fictive, avec son nom à la consonance un peu dingue semblant se rapprocher du nom des Schtroumpfs eux-mêmes. En réponse à cette image j’ai élaboré une autre blague. Et rebelote. Pour celle-là aussi je n’avais pas l’intention d’écrire plus qu’un ou deux paragraphes, mais je me suis laissé emporter. Et une fois de plus, j’ai eu des retours très positifs, ce qui était assez épatant.

L’entrée en matière

Par la suite j’ai commencé à envisager l’idée d’écrire, et me suis rendu compte que je semblais avoir des réserves de créativité encore inexploitées. Puis, plusieurs choses ont commencé à arriver en même temps. Avec ma petite copine de l’époque on avait commencé à jouer à un jeu où on piochait trois mots au hasard dans un livre pour servir de base à une histoire qu’on devait improviser de nulle part. Ce qui m’a mené à jouer à un jeu semblable avec d’autres amis, où cette fois on devait répondre en écrivant une histoire contenant lesdits mots. C’est ainsi que j’ai imaginé quelques unes des histoires dans mon recueil The Edge of Reason, plus précisément « Le Bracelet » et « Conflit de personnalités ».

Parallèlement à tout cela, je suis tombé par hasard, sur Buzzfeed ou un autre site du genre, sur un article où figurent des histoires d’horreur tenant en seulement deux phrases. L’une d’entre elles a retenu mon attention: « Je fixais ma réflexion dans le miroir. Soudain je la vis cligner des yeux. » Cela m’a inspiré une possible intrigue de roman, que j’ai ensuite commencé à écrire, jouant avec ce concept et une vision possible du Multivers. Ce projet a fini par prendre la poussière, et j’avoue que je ne m’y suis pas encore remis. Ce n’est pas mon succès le plus retentissant – pour l’instant. Mais je ne l’ai pas oublié, et j’y retournerai.

La Confirmation

A peu près à cette époque-là, j’ai commencé à publier ailleurs que dans des commentaires Facebook. J’ai créé un compte sur Tumblr (Random Tumbleweed) où je mettais quelques unes de mes blagues (que vous trouverez ici dans la section Pensées Décousues du blog). Au fur et à mesure que l’inspiration me venait, j’écrivais d’autres blagues et les publiais là aussi. Mes sources d’inspiration se sont aussi diversifiées. En effet, sur Tumblr je suis tombé sur des blogs du style « shower thoughts » (pensées sous la douche), ce qui m’a donné plein d’associations d’idées intéressantes et inhabituelles qui me servirent de mine d’or pour ces histoires.

Plus tard j’ai également commencé à pondre des textes commentant l’actualité, la politique, la société et la culture. Pour les publier, vu qu’ils ne correspondaient pas au contenu de mon premier blog Tumblr, j’en ai créé un autre appelé Critique de Société. Celui-là avait pour objectif de présenter mes idées de manière à donner au lecteur un peu de recul par rapport aux sujets abordés. Ce blog-là a depuis été intégré au site sous la section L’Antiidiotique.

Et enfin, à la suite d’une rupture sentimentale douloureuse, j’ai décidé de vraiment entrer dans ce monde, et j’ai recherché des groupes d’écriture sur Facebook. Plusieurs de ces groupes proposent des amorces d’écriture qui, avec d’autres trouvées sur Tumblr et ailleurs, ont servi de points de départ pour la plupart de mes nouvelles. J’ai publié ces nouvelles sur un autre blog Tumblr, qui a depuis été intégré à ce site-ci sous l’appelation Fiction réelle.

Mon premier livre

Dans ces groupes Facebook j’ai pu faire la connaissance d’autres écrivains, avec ou sans œuvres publiées. L’une d’entre elles est une jeune femme kurde vivant en Irak, qui prévoyait de publier son premier recueil de poésies. Elle s’appelle Dlvan Zirak et elle m’a largement aidé à me motiver à publier mes histoires de manière plus sérieuse. Elle a utilisé la plate-forme Kindle Direct Publishing (KDP) d’Amazon pour éditer son premier livre, 5 a.m. Thoughts (disponible seulement en anglais et en kurde) et la facilité avec laquelle elle l’a fait m’a convaincu que c’était également à ma portée.

A peu près au moment de la sortie de son livre, donc, j’ai décidé de m’y lancer aussi. J’avais déjà quelques 40-50 nouvelles en réserve, donc j’ai décidé d’en choisir une douzaine et de les réunir en un seul bouquin pour les publier à mon tour. C’est ainsi qu’est né The Edge of Reason (disponible seulement en anglais), avec douze histoires de plusieurs genres (thriller, horreur, romance, fantaisie, fiction historique, pour n’en citer que quelques uns) écrites à partir d’amorces diverses et variées. J’ai donc suivi l’exemple de Dlvan et mon livre est sorti le 8 novembre 2018 grâce à la plateforme KDP d’Amazon.

Au revoir Tumblr, fais place à WordPress

La dernière étape de mon entrée dans ce monde a été de me débarrasser de tous mes blogs Tumblr et d’en regrouper tout le contenu en un seul site Web. Cela me permet de tout gérer avec un seul compte et en un seul endroit, ainsi qu’avec bien plus de fonctionnalités disponibles. Ce site-ci est le résultat de cette transition.

Et maintenant je travaille sur d’autres projets d’écriture, comme une histoire intitulée « Castles & Monsters » – là aussi pour l’instant seulement en anglais – ainsi qu’un nouveau recueil de nouvelles. Nous verrons bien où me mèneront mes divagations scripturales à l’avenir.

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