Une Fuite révèle le VRAI plan de Brexit de Boris Johnson

Londres, le 25 novembre 2018 – par Damien C., envoyé spécial

Tous les analystes craignant un « Brexit maximal » devraient revoir leurs attentes et leurs préoccupations. En effet, d’après un fil de discussion électronique divulgué hier, les véritables plans des soi-disants « Trois Brexitaires » (Boris Johnson, Nigel Farage et Michael Gove) seraient… un peu plus ambitieux que cela.

Ce fil de discussion implique Boris Johnson et Nigel Farage, entre autres, et s’étend sur une période de deux ans, jusqu’à la semaine dernière incluse. Il contient des informations selon lesquelles un « laboratoire de recherche secret » du comté de Dorset a fini de préparer toute la technologie nécessaire et qu’il ne manque plus que l’ordre de procéder.

Selon le courriel, le plan initial du Brexit serait de couvrir le Royaume-Uni de bulles scellées, de placer d’énormes fusées sous tout le Royaume-Uni et de déraciner le pays tout entier pour l’envoyer dans l’espace.

Le plan décrit dans le courrier électronique est extrêmement détaillé et précis. Des fusées chimiques de grande puissance soulèveraient d’abord tout le Royaume-Uni en orbite terrestre. Ensuite, l’énergie de petites explosions nucléaires répétées déclenchées derrière le pays maintiendrait une accélération de 9,81 m/s² afin de lui conférer une gravité naturelle.

Le lancement aurait eu lieu le 5 novembre 2019, après une victoire du vote pour le Brexit et une sortie réussie de l’UE ainsi que d’autres organisations internationales. Un couvre-feu obligatoire à l’échelle nationale aurait été déclaré, afin de minimiser les désagréments et les blessures pendant le lancement proprement dit, et tous les ports et aéroports auraient été entièrement fermés.

Dans un courriel, M. Johnson a déclaré à M. Farage : « Tout devrait bien se passer. Pendant le lancement, tout le monde sera au lit de toute façon, et le matin, ils se réveilleront et continueront leurs activités comme d’habitude ».

Selon certains courriels des scientifiques impliqués dans l’élaboration de ces plans, « Le plus grand défi est de collecter des réserves d’eau suffisamment importantes pour subvenir aux besoins de toute la population. Nous avons des plans pour construire d’énormes réservoirs souterrains et nous travaillons sur la mise à l’échelle de la technologie de recyclage de l’eau ».

Aucune mention n’est faite dans ce fil de discussion d’une quelconque destination pour les îles déracinées.

D’autres courriels plus récents de M. Farage indiquent que ces projets doivent être mis en suspens parce que le résultat du vote était « trop serré » et que la population ne voulait pas y aller. Ce à quoi M. Johnson a répondu avec défiance que la population avait voté pour partir, et ainsi le Royaume-Uni partirait, un point, c’est tout.

Les Réactions

Les réactions n’ont pas tardé à se manifester. La première ministre Theresa May a exprimé ses sentiments lors d’une interview sur SkyNews : « C’est une idée absurde et ridicule. L’orgueil de M. Johnson et de M. Farage ne mènera jamais à rien. Je suis certaine que cette fuite est une blague de toute façon, c’est juste trop tiré par les cheveux » a-t-elle déclaré. Les journalistes ont cru détecter dans son ton une infime dose de dérision, de mépris et de rejet.

Sa Majesté la Reine Elizabeth II n’en a pas parlé ouvertement, mais a exprimé son choc face à cette révélation, son inquiétude quant à la façon dont ses hommes politiques gèrent les choses et son amusement face à l’absurdité du plan avec un sourire ironique et un petit signe de la main. La déclaration officielle du palais de Buckingham est que « Sa Majesté ne soutiendra pas un plan qui implique le déracinement de sa nation contre leur volonté ».

M. Johnson a, et c’est inhabituel, refusé de commenter en personne, préférant tweeter : « Notre projet de Brexit de la Terre a fuité. Et alors? C’est une bonne idée, et on la mettra en œuvre. Nous ne voulons pas de nigauds du Commonwealth ou de pleurnichards de l’UE de toute façon. L’UE peut aller se faire voir, et le reste avec. Vive une Britannia indépendante ! »

M. Farage a choisi une tactique différente, choisissant plutôt de tout nier en bloc. « Je n’aurais jamais participé à un plan aussi ridicule. Je pensais avoir été clair quand nous avons renoncé au financement du NHS » et ne voulait pas commenter le fait qu’il était lui-même impliqué dans le fil d’email fuité.

Dans les nations constitutives

L’Irlande du Nord, Londres, l’Écosse et le Pays de Galles ont tous refusé d’y aller. Le Premier ministre écossais Nicola Sturgeon a déclaré : « L’idée que Londres puisse nous entraîner loin de notre planète est inacceptable, et l’Écosse ne suivra pas cette voie. Nous nous préparerons à déclarer unilatéralement l’indépendance avant que cela n’arrive, même dans les prochains jours. Nous devons nous assurer que nous pouvons être entièrement indépendants avant que l’Angleterre ne prenne – littéralement – son envol. »

L’ancienne première ministre d’Irlande du Nord, Arlene Foster, a également fait une déclaration, disant : « C’est une blague ridicule. C’est obligé. Mais si c’est vrai, il faudra agir rapidement pour faire sécession. Nous ne suivrons pas la Grande-Bretagne dans cette voie. Une motion devra être soumise immédiatement au Parlement d’Ulster »

Le maire de Londres, Sadiq Khan, a lui aussi eu recours à Twitter, réagissant avec des tweets fâchés : « BoJo et Farage veulent nous traîner hors de cette planète. C’est la chose la plus absurde et la plus folle que j’ai jamais entendue. Londres n’y participera absolument pas. Ils ont déjà fait assez de ravages au Royaume-Uni et à Londres sans cela », poursuit-il, « j’ai d’ores et déjà demandé au Conseil de Londres d’envisager des plans de sécession complète dans les semaines à venir, et des injonctions pour que la famille royale, le Parlement et tout Whitehall (NDLT: le gouvernement) soient relogés immédiatement. J’ajouterais même que le Conseil a voté à l’unanimité en faveur des deux motions ».

Le premier ministre gallois Carwyn Jones était moins précis sur le sujet de l’indépendance. « Il existe une relation spéciale entre le Pays de Galles et l’Angleterre qui ne doit pas être mise en péril. Nous devrions essayer d’en discuter et d’éviter toute conséquence néfaste ». Toutefois, à la question de savoir si le Pays de Galles suivra l’Angleterre dans l’espace, il a répondu : « Absolument pas. C’est de la pure fantaisie, et cela n’arrivera jamais. Tout cela ressemble à une métaphore de toute façon, hein ?… hein ? »

Plusieurs autres dirigeants locaux, même en Angleterre, ont également réagi avec colère. La plupart ont simplement exprimé leur indignation face à la fuite du plan, mais d’autres, dont les maires de Manchester, Birmingham et Liverpool, ont laissé entendre qu’ils pourraient également choisir de faire sécession du Royaume-Uni, à l’instar de Londres. En réponse, M. Johnson s’est à nouveau exprimé sur Twitter. « Nous garderons le Royaume-Uni uni, quoi qu’il arrive. Il n’y aura pas de négociation. Ni les nations constitutives ni même les villes qui ont exprimé ce désir ne pourront nous quitter ».

A l’échelle nationale

Bien que certains soient soulagés de voir que cela permettra enfin de résoudre une fois pour toutes les questions d’immigration et de réglementation de l’UE et des Nations unies, ils seraient également déçus de la perte de possibilités de vacances bon marché que cela entraînera, de la perte de leur capacité à rendre visite à leurs proches à l’étranger et – ce qui est le plus préoccupant, selon Twitter – des chances de la Grande-Bretagne au prochain concours Eurovision.

D’ailleurs, notre sondage Twitter d’aujourd’hui a révélé que bien que 48% de la population soit toujours favorable à la sortie de l’UE, seuls 2% des Britanniques de tout le pays sont d’accord avec le plan de Johnson.

En fait, la population semble avoir pris d’assaut Twitter, utilisant des hashtags tels que #BrexitDontFecksit (Faites le Brexit, pas des conneries), #EURulesBoJoDrools (L’UE c’est de la balle, BoJo – Boris Johnson – est pourri) et #SendBoJoUpAlone (Qu’on envoie Bojo là-haut tout seul) pour exprimer sa colère contre le plan. Beaucoup ont même laissé entendre que les principaux partisans de Brexit devraient être envoyés dans l’espace eux-mêmes et y être laissés.

Les gens sont également enragés par le fait que BoJo faisait tout un plat de 350 millions de livres Sterling par semaine, mais le coût de cette entreprise doit être une somme astronomique (jeu de mots délibéré). D’autres hashtags sont en vogue aujourd’hui, comme #350mOutTheWindow (350 millions jetés par la fenêtre) et #Pay4ItYourselves (Payez vous-mêmes).

Les analystes économiques et stratégiques se sont empressés de rejeter le plan comme étant impossible et manifestement une blague. Ils soulignent qu’outre le coût et la difficulté technique de la réalisation d’un tel plan, les conséquences sur l’économie britannique seraient complètement dévastatrices. « Le pays n’est pas autosuffisant, loin s’en faut. Les gens mourraient de faim en quelques mois », a déclaré un analyste. Ils soulignent également qu’avec cette approche, la Grande-Bretagne perdra toutes ses réserves vitales de pétrole et de gaz de la mer du Nord.

D’autres soulignent la question des colonies de la Couronne et des dépendances. Plusieurs personnes dans les îles Malouines ont déjà protesté, disant qu’elles veulent venir aussi, ne voulant pas perdre le traitement préférentiel dont elles bénéficient ou finir en cible de choix pour l’Argentine. Des déclarations de la part de Guernesey, de Gibraltar et d’autres territoires font cependant écho au refus des nations constitutives de se joindre au mouvement.

Nous avons essayé de contacter l’île de Pitcairn, mais notre envoyé spécial est toujours en route pour cette île éloignée et ne devrait arriver que vers Noël 2019.

À l’étranger

Les réactions de la République d’Irlande ont été assez unanimes, un mélange de soulagement, à l’idée que Royaume-Uni les laisserait enfin en paix, et d’inquiétude sur ce qui va arriver à l’Irlande du Nord. Le président irlandais Michael Higgins a déclaré lors d’une conférence de presse : « C’est ridicule. La Grande-Bretagne ne peut pas s’attendre à quitter et à ignorer l’Irlande. Nos ressortissants ne seront jamais d’accord, étant donné que nombre d’entre eux ont des liens étroits avec la Grande-Bretagne et ne voudront pas les sacrifier ».

Le président américain Donald Trump, en revanche, a exprimé des sentiments mitigés. Dans une série de tweets tôt ce matin, il semblait changer d’avis à mi-chemin.

Au début, il était très favorable au plan de Johnson : « Envoyer la Grande-Bretagne hors de la planète est une excellente idée. C’est parfait pour stopper l’immigration et reprendre leur pays en main. C’est une idée formidable, formidable. Mieux que de construire un mur. Mes meilleurs vœux à la Grande-Bretagne pour son voyage. »

M. Trump a ajouté : « J’ai demandé à la NASA d’envisager la possibilité de faire de même avec l’Amérique. Ils disent que ce n’est pas possible. Ils sont faibles ! Je dis que si je peux construire un casino, ils peuvent construire des fusées sous l’Amérique. Financez-le avec l’argent du Mur et de l’interdiction d’entrée. Cela sera vraiment une super affaire pour l’Amérique ! »

Puis, semblant se rappeler qu’il possède des propriétés au Royaume-Uni, il a tweeté : « Je ne perdrai pas mes propriétés dans l’espace. Johnson doit s’assurer que toutes les propriétés de Trump restent sur Terre. Ce plan est une triste et pathétique tentative de la part du Royaume-Uni d’échapper à leur position d’infériorité. L’Amérique n’approuve pas du tout ! Johnson est un clown pas drôle ! »

Le président français Emmanuel Macron s’est joint à la lutte contre ce plan, en déclarant : « C’est ridicule et cela n’arrivera jamais. Comment peut-on espérer soulever un pays entier dans l’espace ? Et le Royaume-Uni dépend trop de ses voisins, avec ou sans l’UE, pour être capable de mener à bien une telle mission ».

En France également, la politicienne d’extrême droite Marine Le Pen est plus prudente. « Bien que l’idée aille dans la bonne direction vers une indépendance et un contrôle des frontières adéquats, on ne sait pas encore quelles seraient les conséquences à long terme d’un tel plan. J’applaudis l’idée de M. Johnson sur le principe, mais en ce qui concerne la mise en œuvre, elle est ridicule et hors de portée ».

Mariano Rajoy, le Premier ministre espagnol actuellement en conflit avec la Catalogne, semblait confus et a déclaré : « Si nous devons appliquer l’article 155 et prendre le contrôle direct du Royaume-Uni, nous le ferons », avant qu’un assistant ne lui rappelle que le Royaume-Uni n’appartient même pas à l’Espagne.

La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré que ce plan était « soit une plaisanterie ridicule, soit une tentative désespérée d’échapper à des réalités inconfortables » et que « cela nous obligera à aborder les négociations de Brexit sous un tout autre angle ».

Michel Barnier, négociateur en chef de Brexit du côté de l’UE, a déclaré : « Ces dernières nouvelles nous placent dans une position de négociation inattaquable. S’ils vont quitter la planète de toute façon, nous pouvons nous permettre de tenir bon. Et comme, selon ce plan, il n’y aura pas de temps pour la période de transition de deux ans, cela permettra de mettre davantage de pression sur la Grande-Bretagne et d’obtenir de meilleures conditions pour l’Europe ».

De son côté, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a déclaré : « Je pense que c’est une réaction massive et excessive. Je pourrais comprendre vouloir quitter l’UE, mais pas vouloir prendre un pays entier et le retirer de la planète ».

Les réactions du Commonwealth ont été mitigées. En Australie et en Nouvelle-Zélande, les gens prennent généralement cela comme une plaisanterie, même si certains sont réellement inquiets. « Ce n’est pas que je sois inquiet qu’ils le fassent, mais j’ai encore de la famille là-bas et nous devrions prévoir de les faire sortir avant que cela n’arrive », a déclaré un Australien. Certaines personnes au Canada ont exprimé leur inquiétude quant aux liens avec la Grande-Bretagne, mais la plupart des préoccupations sont sensiblement les mêmes qu’en Australie.

D’autre part, les dirigeants nigérians et kenyans ont adopté un point de vue différent, exprimant des inquiétudes quant au tarissement des investissements étrangers directs et des envois de fonds de la Grande-Bretagne. Les hommes d’État des deux pays ont déjà déclaré qu’à la lumière de cette révélation, ils ont tendu la main à la Chine pour établir des liens de plus en plus étroits avec elle et remplacer à terme la Grande-Bretagne en tant que partenaire privilégié de leur développement.

Économie

Les marchés ont fortement réagi à la publication de ces courriels. L’indice FTSE 100 de Londres a perdu dix pour cent de sa valeur aujourd’hui, et la livre sterling est tombée en dessous du dollar, clôturant aujourd’hui à 0,9753 $, perdant plus d’un quart de sa valeur en une seule journée. L’euro a fait un bond de plus de 15 %, pour finir à 1,3958 $.

Plusieurs grandes banques et entreprises avaient précédemment déclaré leur intention de déplacer leur siège social et leurs bureaux européens de la Grande-Bretagne vers l’Irlande ou le continent en raison du résultat du vote, mais maintenant ce sont la quasi-intégralité des entreprises internationales qui ont annoncé leur intention de fermer tous les bureaux, usines, etc. basés en Grande-Bretagne.

Ce retour de bâton a également touché les entreprises britanniques à l’étranger. Des inquiétudes ont été exprimées par des dirigeants locaux du monde entier quant à savoir si les maisons mère essaieront de garder la mainmise sur elles ou les laisseront tomber. Même leurs PDG s’inquiètent des conséquences de cette annonce.

Il ne fait aucun doute que cette révélation choquante ne se limitera pas à ce qui s’est déjà produit. Les implications sont énormes, et les conséquences possibles sont dramatiques. Nous publierons ici des mises à jour au fur et à mesure de leur apparition. Ou plutôt nous le ferions, s’il s’agissait d’une histoire vraie.

Car oui, il convient de souligner qu’il s’agit d’un faux, d’une parodie, d’une blague. Ce plan n’existe pas (à notre connaissance), et même s’il existait, il y a tellement plus de complications techniques qu’un tel plan ne serait, à ce jour, pas du tout réalisable, loin de là.

Ceci. Est. Une. Blague.

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